Histoire courte sur la pleine conscience – Extrait du livre Pleine conscience – Leçons à lire avant de dormir du Dr. P. Costa.
“Elle aimait prolonger cet état de latence, d’engourdissement, ne rien prévoir, laisser aller les choses comme elles venaient, accueillir l’étirement du temps.”
Delphine de Vigan
Il était une fois, dans une pâture, un jeune noisetier qui poussait non loin d’un grand chêne. C’était l’été et un magnifique soleil dardait ses rayons dans le ciel immaculé.
– Il fait trop chaud ! Mes racines manquent d’eau, dit le noisetier.
Puis vint l’automne, et avec lui, la pluie, le vent et le froid. Et nos deux arbres perdirent leurs feuilles.
– Je me sens nu sans mes feuilles. Quelle horrible saison ! se plaignit le noisetier.
Arriva l’hiver, la bise et le gel aussi. Les corbeaux volaient bas et croassaient tout le jour en survolant les champs gris.
– Mon tronc va s’abimer dans ce frimas ! Quelle tristesse aussi ce temps ! gémissait le jeune arbre.
Revint le printemps, nos arbres se couvrirent de feuilles d’un vert tendre et de fleurs en chatons…
– Quel dommage de perdre mes belles fleurs ! se lamentait le noisetier.
Le chêne qui avait été patient une année dit à son jeune ami :
– Jeune plant tu viens de passer un an à te plaindre de ce que tu vivais ou à regretter ce qui allait t’arriver. Souhaites-tu décidément la mort ?
– Pas du tout !
– Peux tu changer le temps ?
– Non…. Et je le regrette !
– Sans doute. Mais en ce cas, la seule chose que tu peux changer, c’est toi. Accepte les choses comme elles sont. L’automne t’arrose, l’hiver te repose, le printemps te réveille, et l’été te fait fructifier. Ainsi va la vie, accepte-le, sois reconnaissant, parce qu’en vérité, tu n’as rien de mieux à faire. Sinon, tu ne seras jamais heureux.
Le jeune noisetier qui avait envie d’être heureux, se dit que le chêne avait raison. Il prit alors la vie comme vint.
“On ne peut pas tout maîtriser dans la vie. La vie c’est la surprise et l’inattendu même. Lorsque l’on cesse de vouloir tout contrôler, on est dans l’acceptation de la vie.”
Dr. P. Costa
